dimanche 13 février 2011

La Honda CB 250 '73 de Valdo



Valdo a dégotté une fière monture, achetée via Leboncoin pour 400 euros. C'est dans une contrée plate et sans âme que nous sommes allés la chercher. Le vendeur, sombre et taciturne, nous régala de récits d'accidents de la route sanglants, tandis que sa progéniture nous fixait d'un oeil torve. Nous ne nous attardâmes guère, de toutes façons, il ne vînt pas à l'esprit de notre hôte de nous offrir ne serait-ce qu'un verre d'eau. Il tenta même de nous vendre la revue technique, l'infâme rat, sous prétexte qu'elle comprenait la description d'un autre modèle cher à son coeur. Un Ciao, si.

La moto est dans un état correct, exception faite des pistons, qui furent changés pour des neufs à prix d'or. Une soupape d'échappement était ébréchée, mais une culasse surnuméraire fut cannibalisée pour la remplacer. Par ailleurs, la chaîne de distribution fut rachetée neuve ainsi que les joints du haut moteur. Le tendeur de chaîne fut fourni par Jeannot Moto, dans le Gard. Bilan financier : 630 euros. Il va falloir refourguer une paire de carbus de 250 G trouvé dans une des caisses accompagnant la moto, pour rester sous la barre fatidique des 600 €.

Nous avons commencé hier le remontage du moteur avec Valdo, dans les conditions qui conviennent à la chose mécanique : reste de gueule de bois, établi encombré, pack de Grimbergen. Nous avons déglacé, non pas au vin blanc, mais au papier de verre les cylindres avant d'y monter les pistons, munis de segments et de clips neufs, mais d'axes d'occasions, ces derniers n'étant pas fournis malgré le tarif exhorbitant des pièces. Nous nous battîmes avec le tendeur de chaîne et ses petits silent-blocs en caoutchouc, dont l'un tenta de se suicider en sautant dans le vide du carter moteur qui s'ouvrait sous lui. Une fois le désespéré recollé à son poste à l'aide d'un bon gros paté de graisse, nous pûmes insérer les pistons dans les cylindres et trinquer à la santé de ce bon vieux Soïchiro Honda, et surtout à celle de ma maman, dont c'était l'anniversaire.






Le lendemain, je m'attelai seul à la réfection de la culasse. Les soupapes furent montés sur le mandrin de la perceuse et je les débarassai de la calamine à l'aide de toile emeri de 50, 240, 320, 600, 800, et enfin 1200. Comme neuves ! Les portées n'étant pas trop usées, et le jeu dans les guides acceptable selon les normes pifométriques les plus élevées, un simple rodage redonna aux chambres de combustion l'étanchéïté nécessaire à la bonne marche du moteur. Je nettoyai également les dômes desdites chambre au papier de verre. Après avoir remonté les soupapes, les ressorts, les coupelles et les clavettes, je fis un test d'étanchéité à l'essence. Verdict, après 10 minutes, pas une goutte dans les conduits.








J'arrêtai après avoir rassemblé les pièces de la culbuterie, parce que c'est dimanche, et que l'ouvrier a aussi droit à un peu de repos. Les basculeurs montrent une usure sensible, surtout le premier en partant de la gauche. Il est impossible d'en acheter un, même d'occase sur ebay USA, le bilan financier étant déjà en déficit.




Les solutions envisagées : le don par un généreux mécène d'un basculeur ou la rectification à la lime, mais dans ce cas, la cémentation de la surface d'appui va sans doute disparaître. Reconstituer ce traitement de surface me semble hors de portée du Garage Polaroil. Ah, si, dernière solution : on remonte tel quel, on s'en fout.

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